C’est l’une des grandes inquiétudes des parents d’aujourd’hui. Plus d’un adolescent sur deux, à un moment donné, a fumé du cannabis. Et mieux vaut qu’il le fasse le plus tard possible !
Toutefois fumer occasionnellement du cannabis n’est pas un drame et il ne faut pas le transformer en tragédie. Certes le cannabis a des effets euphorisants proches de ceux de l’alcool, mais s’il diminue comme ce dernier, les capacités de concentration et les réflexes, il ne provoque pas comme l’alcool des réactions impulsives et agressives. En réalité, tout dépend de la quantité de cannabis qui a été consommée et de la fréquence de cette consommation. Il faut savoir que le dosage en produit actif peut varier de 1 à 10 selon les variétés et les mélanges opérés; la consommation aussi varie, certains jeunes, très addictés commencent à consommer dès le matin !
Le danger est bien sûr que la consommation devienne régulière et augmente. Aux effets euphorisants du cannabis s’ajoutent alors une coupure progressive de la réalité, des difficultés de concentration et d’apprentissage et une perte réelle de la motivation. L’adolescent s’éloigne de ses centres d’intérêts habituels, se désocialise, manifeste une indifférence inquiétante qu’il justifie de façon plus ou moins cohérente. Chez les jeunes vulnérables , des troubles psychiques peuvent apparaître, retrait affectif, confusion de la pensée, idées délirantes. Une évolution vers la psychose ne doit pas être négligée.
Il faut savoir que la sensibilité au cannabis varie d’une personne à l’autre pour des raisons biologiques et contextuelles.
La vulnérabilité de l’adolescent facilitera sa dépendance au produit et pourra faire d’une prise occasionnelle, une expérience initiatique, révélatrice d’un autre mode de vie possible.
Mieux vaut donc prévenir que guérir. Et la meilleure des préventions reste la confiance que l’adolescent place dans son entourage et la qualité du sentiment de sécurité qui l’entoure. Les adultes doivent faire confiance dans les capacités du jeune à faire face, mais cette confiance n’exclut pas la vraie vigilance et il ne faut pas hésiter à solliciter une aide extérieure.
Il n’est pas utile pour autant de traquer les signes physiques (yeux rouges, pupille dilatée, odeurs) il est préférable de maintenir un contact de qualité et favoriser les échanges.
Il serait vain de chercher à obtenir un sevrage total et immédiat, mieux vaut aider à restaurer un mode de vie avec des repères.
Il ne faut en aucun cas, laisser s’installer une consommation régulière et importante.
Référence : Philippe Jeammet
Article rédigé en 2014, remanié depuis